Home Services Archives En apesanteur au dessus de nos têtes, Thomas Pesquet, l'astronaute français en orbite autour de la terre à bord de la station spatiale internationale ISS, nous gratifie régulièrement de remarquables clichés de la terre. Tour d'horizon. 05/04/2017 05h52 Marseille, la Corse, Nice, Montpellier, Toulouse, et dernièrement encore l'aéroport de Marignane voici le diaporama de ses prises de vue tout en hauteur. Retrouvez plus de photos en cliquant ici LES PLUS LUS
France3 donne la parole à des Marseillais qui disent à visage découvert leur ras-le-bol et leur sentiment d'abandon. Mais loin de baisser les bras, parents, éducateurs, enseignants seAlors qu’elle se dirige vers la gare centrale de Marseille, Eda Nano nous montre du doigt ce qui ressemble à un lampadaire dans la rue des Abeilles. Le long pied s’incurve à son sommet, où est fixé un dôme blanc abritant une ampoule de couleur foncée. En fait, cette élégante pièce de mobilier urbain n’est pas un réverbère, mais une caméra de vidéosurveillance qui permet d’avoir une vue à 360 degrés sur la ruelle. Eda Nano, une développeuse de 39 ans, veut faire prendre davantage conscience aux Marseillais qu’ils sont surveillés. Elle fait partie d’un groupe appelé Technopolice qui organise différentes actions pour cartographier la montée en puissance de la vidéosurveillance. Avec quelque 1 600 caméras installées dans la ville, il y a fort à faire ! Parmi celles-ci, on trouve aussi, selon Eda Nano, une cinquantaine de caméras “intelligentes”, conçues pour détecter et signaler les comportements suspects, mais elle ne sait pas exactement où elles se trouvent, ni comment elles sont utilisées. Dans le monde entier, les caméras de vidéosurveillance font désormais partie intégrante du paysage urbain. De nombreuses villes chinoises en possèdent des réseaux très denses. Londres et New Delhi ne sont pas à la traîne. Aujourd’hui, la France cherche à rattraper son retard. Depuis 2015, l’année de l’attentat terroriste du Bataclan, le nombre de caméras à Paris a été multiplié par quatre. La police a d’ailleurs utilisé ce genre de dispositifs pour faire appliquer les mesures de confinement durant la pandémie et surveiller des manifestations, notamment celles des “gilets jaunes”. Une nouvelle loi de sécurité nationale, adoptée l’an dernier, autorise la police à procéder à de la vidéosurveillance par drones lors d’événements comme des manifestations ou des défilés. Les libertés sont fragiles Pour Eda Nano, cette surveillance qui s’insinue de plus en plus évoque des souvenirs liés à sa vie personnelle. Elle a en effet grandi en Albanie, à l’époque où le pays était sur le point de basculer vers un autre régime politique dans les années 1990. Son père, un homme politique, s’opposait au parti au pouvoir. “C’était une période très difficile pour nous, car nous étions tous surveillés”, raconte-t-elle. Sa famille soupçonnait les autorités d’avoir installé des micros dans les murs de leur maison. Mais même en France, les libertés sont fragiles. “Ces cinq dernières années, la France a vécu la plupart du temps en état d’urgence, et j’ai pu constater que notre liberté était soumise à de plus en plus de contraintes.” Si cela suscite des inquiétudes dans tout le pays, le déploiement de la vidéosurveillance rencontre une résistance particulière à Marseille, la deuxième plus grande ville de France. Cette cité méditerranéenne, turbulente et rebelle, est située sur une de ces lignes de faille qui traversent la France moderne. Connue pour ses bars branchés, ses ateliers d’artistes et ses centres de création d’entreprises, elle est aussi réputée pour ses problèmes de drogue, de pauvreté et de délinquance. Avec une population parmi les plus diversifiées d’Europe sur le plan ethnique, elle se trouve échouée en Provence-Alpes-Côte d’Azur, une région qui penche à l’extrême droite. La ville se défend. “La vie est rebelle”, ce graffiti sur lequel on tombe en arrivant en voiture par l’autoroute A7 résume bien son attitude. Pour toutes ces raisons, Marseille est un terrain d’essai intéressant pour les technologies de vidéosurveillance. Lorsque Emmanuel Macron s’est rendu en visite dans la ville en septembre 2021, il a annoncé l’aide de l’État pour le financement de 500 caméras de vidéoprotection supplémentaires, censées être placées dans des quartiers de la ville qui abritent un grand nombre d’immigrés et dont le nom évoque la violence et le règne des bandes organisées [les quartiers nord]. Dans un souci d’incarner l’ordre, le président français a fini son discours en affirmant “Si nous ne réussissons pas à Marseille, nous ne pourrons pas faire réussir le pays.” Cette annonce n’était que la dernière d’une série de décisions qui traduisent une dépendance accrue de Marseille aux caméras dans l’espace public. Mais les militants, qui soulignent les excès et les lacunes du système de vidéosurveillance existant, ne veulent pas s’en laisser conter pour autant. Défense des droits numériques C’est ainsi que Technopolice, une campagne soutenue par un réseau d’activistes, a vu le jour en 2019 à l’initiative d’une association de défense des droits numériques, La Quadrature du Net, en collaboration avec d’autres associations. Félix Tréguer, c
jai mon frere qui creche a la seyne sur mer ,ils en on plus que marre des touristes qui les emmerdent la preuve l'ete i : Connexion. Identifiant : Mot de passe : Se souvenir de moi. Mot de passe perdu ? Inscrivez-vous ! Menu Principal. Accueil Forum. Boutique. Recherche. Recherche avancée. Index du forum. Accueil » AUTRES SUJETS QUE SCOOTER CHINOIS
On croit souvent le cinéma français coupé des réalités. Si une partie de ses intrigues concerne effectivement une petite population privilégiée, il sait aussi prendre le pouls de la société et de l'époque. Aux derniers jours du premier mandat d'Emmanuel Macron, Les Echos Week-End » interrogent quatre réalisateurs et un scénariste qui ont très récemment décrit le pays à l'heure actuelle dans diverses villes ou régions. Du nord au sud, chacun à sa façon témoigne d'une nation blessée par les crises, angoissée par les mutations… et formidablement Normandie par Xavier Beauvois La guerre n'est jamais loin »Après Les Gardiennes », drame qui se déroulait durant la Première Guerre mondiale, Xavier Beauvois filme la région d'Etretat où il est installé depuis plusieurs années. Albatros » raconte comment un commandant de gendarmerie Jérémie Renier tue par accident un paysan au bout du rouleau et voit soudain sa vie basculer. Au début d' 'Albatros' , un couple voit un corps s'écraser à ses pieds en bas d'une falaise. On vient de loin se suicider par ici. Sans doute ces gens préfèrent-ils mourir dans un site sublime. La scène du déminage est aussi tirée du quotidien. Après la Seconde Guerre mondiale, personnes sont mortes au cours du déminage. Aujourd'hui, l'opération ne comporte plus de risque. En face de chez moi, on a encore désamorcé une bombe la semaine passée. La presse a même rapporté qu'un ouvrier d'une usine de patates à Hong Kong était tombé sur une grenade, glissée dans un lot d'exportation. En Normandie, la guerre n'est jamais film met en scène un gendarme, un militaire donc, à une époque où par un glissement sémantique intéressant, le terme 'force de l'ordre' a effacé celui de 'gardien de la paix'. Si une partie de la police, pas son ensemble, s'est déshonorée sous ce quinquennat, la gendarmerie n'a pas connu ces dérives. Quotidiennement, elle se confronte aux maux de la société et les gendarmes font même parfois office d'assistant social. Albatros », avec de gauche à droite Iris Bry, Victor Belmondo et Jérémie Renier.© Luc Ferrandis/Pathé/Les Films du Worso/BBQ/DFY/AurimagesLe paysan d''Albatros' est joué par Geoffroy Sery, un ami agriculteur. Comme son personnage, il croule sous la paperasse et n'a pas le temps de s'occuper de ses bêtes et de tous ces formulaires. Or les erreurs ont des conséquences l'administration coupe des aides vitales. Il y a fermes en vente en France. Ici, plus personne ne veut produire de lait. Autour de moi, des entreprises chinoises mettent la main sur le lin. Le lin normand va partir en Chine… pour revenir en chemises ! 'Albatros' raconte ce sentiment de déphasage, quand ton sort tient dans des décisions prises loin de ta réalité, à Paris ou film se termine en mer, territoire des marins-pêcheurs qui souffrent de la hausse du carburant, sortent par gros temps et se mettent en danger. Trois sont morts le mois dernier. La mer, je l'aperçois de ma cuisine. Elle fait partie de la famille, je ne voudrais pas vivre loin d'elle. J'aime voir à l'horizon le gris s'avancer. C'est pour cela que l'impressionnisme a été inventé ici. Lorsqu'il peint Impression, soleil levant » au Havre, Monet veut saisir cette lumière changeante. La lumière de Normandie, il suffisait de me baisser pour la ramasser. » Albatros », de Xavier Beauvois, avec Jérémie Renier, Iris Bry, Victor Belmondo. 1 h 55. En DVD, éd. par Thomas Bidegain un autre New York »Film américain de Tom McCarthy, Stillwater » est coécrit par deux scénaristes français, Noé Debré et Thomas Bidegain. Bill Matt Damon, ouvrier américain, se rend à Marseille où sa fille purge une peine de prison pour meurtre. De nouveaux éléments surgissent et il décide d'enquêter lui-même pour prouver son innocence. Il noue une relation avec Virginie, une actrice parisienne récemment installée dans la cité phocéenne Camille Cottin. Je connaissais mal Marseille avant 'Stillwater' . Noé Debré et moi avons passé beaucoup de temps à nous faire guider à travers ses rues. Nous étions ainsi dans la position du héros, Bill, qui ne parle pas la langue et a besoin des autres pour se repérer. Nous avons suivi un certain nombre de Parisiens venus s'installer dans le Sud. Des gens comme Virginie. Comme elle l'avoue, le prix de l'immobilier est une motivation. Mais ce n'est pas la seule, elle est comédienne, or Marseille est une ville où la communauté culturelle est moins tendue » qu'à Paris. Je n'aime pas la sociologie, mais je suppose que Virginie participe à une certaine gentrification de Marseille. C'est un processus que nous ne voulions pas caricaturer. Il est commun à beaucoup de grandes villes, avec ceci de particulier Marseille résiste. Peut-être est-ce dû à son aspect ouvert sur la mer. On ne fait que passer, on ne s'installe pas, tout bouge sans cesse. Je me souviens que Tom McCarthy avait repéré une rue couverte de graffitis. Apprenant qu'on allait tourner là, la mairie l'a aussitôt fait repeindre. On a dû demander à l'équipe de déco de graphiter par-dessus. C'est une anecdote qui, je pense, raconte bien ce qui se joue aujourd'hui à Cottin et Matt Damon dans Stillwater ».© Jessica Forde/Focus Features'Stillwater' montre Marseille à travers le regard de Bill. Au début, il travaille dans l'Oklahoma sur les chantiers, avec des Mexicains. À Marseille, on le retrouve sur les chantiers… avec des Africains. C'est une façon de dire que les classes laborieuses sont partout les mêmes. Et c'est ainsi que Marseille a absorbé des générations de migrants qui n'avaient pas peur du faut dire que Tom McCarthy vient de New York, un autre port peuplé de gens venus d'un peu partout avec ses quartiers magnifiques ou très durs. A la sortie du film, nous avons voyagé dans plusieurs villes des Etats-Unis où les spectateurs nous parlaient de Marseille. Cette idée d'une ville côtière à la fois vibrante, violente et attirante leur était familière. Marseille serait un autre New York. » Stillwater », de TomMcCarthy, avec Matt Damon, Camille Cottin. 2 h 20. En DVD, par Alain Guiraudie La France ordinaire »Le réalisateur aveyronnais de L'Inconnu du lac » tisse dans Viens je t'emmène » une intrigue loufoque qui voit un jeune homme un peu lunaire Jean-Charles Clichet tomber amoureux d'une prostituée de Clermont-Ferrand Noémie Lvovsky tandis que la ville est secouée par des attentats islamistes. J'ai une profonde affection pour Clermont-Ferrand. C'est une ville de bonne humeur, jeune et fêtarde. Visuellement, elle est sombre, bâtie en pierre de Volvic, mais ses rues tortueuses s'ouvrent sur le Puy-de-Dôme qui s'encadre dans les immeubles. Alphonse Allais disait qu'il fallait construire les villes à la campagne car l'air y est pur. C'est un peu centres-villes français, en termes d'enseignes et de mobilier urbain, se sont uniformisés, les quartiers piétonniers finissent tous par se ressembler. Or Clermont-Ferrand est un cas rare où le centre reste populaire. Economiquement, c'est une ville liée à une mono-industrie. Pour une fois, j'aimais que, dans mon film, il ne soit pas question de de mes personnages, Médéric et Florence, font un métier auquel je ne comprends rien. Lui est digital consultant », je ne sais pas bien ce que ça veut dire. Ils incarnent une classe CSP + émergente, liée à la net-économie, dépolitisée et connectée au monde. Leurs vies privées et professionnelles sont imbriquées. Le soir, au café, ils bossent ou parlent du travail. On associerait plus volontiers ces personnages à Bordeaux ou Lyon. Viens je t'emmène », tourné à Clermont-Ferrand, une ville à la campagne » selon Alain Guiraudie.© Les Films du LosangeMédéric et Florence répondent à Isadora et Gérard, un couple de la France d'hier. Surtout elle, une prostituée française qui travaille dans un centre-ville, c'est anachronique. Nous avons aussi tourné dans la cité Saint-Jacques, une banlieue populaire. J'ai entendu parler de règlements de comptes, de drogue… Cependant, la première chose que l'on remarque, c'est que cette banlieue est beaucoup mieux entretenue que celles des grandes villes. On sent le résultat d'une politique sociale donné le scénario à un ami et dès qu'il a compris qu'il s'agissait d'un attentat à Clermont-Ferrand, il l'a lu comme une comédie. Or dans mon esprit, après Nice et Strasbourg, cela n'avait rien d'incongru. Bon, j'ai bien conscience que s'attaquer à Clermont, c'est un peu la lose pour un djihadiste, mais un tel drame pourrait arriver n'importe où… et je voyais justement dans Clermont-Ferrand un reflet d'une France ordinaire. » Viens je t'emmène », d'Alain Guiraudie, avec Jean-Charles Clichet, Noémie Lvovsky, Dora Tillier. 1 h 40. Actuellement en par Samuel Theis Les oubliés de l'histoire »Huit ans après Party Girl » coréalisé par Marie Amachoukeli et Claire Burger, le cinéaste-comédien retrouve le Grand-Est de son enfance pour Petite Nature », sur un scénario inspiré de sa propre vie. Johnny, 10 ans, vit avec sa famille dans une grande précarité. Fasciné par son nouvel instituteur, il va bientôt n'avoir plus aucun autre objectif que de partir. Petite Nature » restitue une expérience intime, néanmoins cette histoire est aussi celle d'un milieu social et d'une région. À Forbach, la hiérarchie sociale s'inscrit géographiquement. La ville s'est construite par strates, autour de la mine, des puits de charbon. On a d'abord les maisons d'ouvriers, toutes similaires. Un peu plus haut se trouvent les habitations des contremaîtres, des pavillons mitoyens. Enfin, encore plus haut, celles des ingénieurs. L'instituteur habite cette petite portion de Forbach, sur les population à laquelle appartient Johnny a intégré un certain mépris de classe. Je m'en suis rendu compte au moment du casting. On a dû aller à la rencontre de nos acteurs dans la rue, à la sortie des écoles, car les annonces posées en ville n'ont donné que peu de réponses. On précisait que nous n'exigions aucune expérience, mais j'ai compris que les gens ne s'autorisent même plus à penser qu'ils pourraient correspondre à ce que l'on recherche. Petite nature », tourné à Forbach, une ville où la hiérarchie sociale s'inscrit géographiquement », explique Samuel Theis.© Avenue B Productions/France 3 Cinema/Collection ChristophelCette honte sociale qu'éprouve Johnny raconte aussi une région meurtrie. Les mines, la cokerie, la sidérurgie… ont fait la fierté de la Moselle. Avec elles, une mythologie s'est effondrée et n'a jamais été remplacée. Cette blessure s'ajoute à celle, plus lointaine, de l'annexion par les Allemands. La question de l'identité n'est jamais simple on ne se sent pas parfaitement Français, sans être Allemand pour autant. Vivent là des oubliés de l'histoire dont profitent les extrémistes et populistes. Forbach se trouve à une dizaine de kilomètres de la frontière. Or, de l'autre côté, l'économie se porte mieux. La mère de Johnny travaille dans l'une des nombreuses boutiques qui fleurissent en Allemagne où le tabac est moins cher. Metz, ville française dont l'histoire n'est pas rattachée à la mine, paraît plus lointaine. Pour Johnny, c'est une ville de rêve, avec ce nouveau Centre Pompidou. Il construit une forme d'exotisme autour de Metz… qui ne se trouve pourtant qu'à une quarantaine de kilomètres de chez dix ans, comme Johnny, je me souviens avoir pensé 'Je vais me barrer'. On part avec un sentiment de colère et de détestation. Puis on acquiert les outils pour s'exprimer et l'on revient avec un regard neuf et toute la tendresse que j'éprouve aujourd'hui pour Forbach. Entre-temps, le Forbach que j'ai quitté a disparu. Il y a vingt ans, c'était le début du déclin, les mines et les cokeries étaient encore en activité, il flottait en permanence un nuage gris. Dans 'Petite Nature', le ciel est bleu, comme celui peint sur les tours de la cité du Wiesberg des nuages naïfs sur un horizon de béton. Toute cette histoire est là. » Petite nature », de Samuel Theis, avec Aliocha Reinert, Antoine Reinartz, Izia Higelin. 1 h 35. Actuellement en par Elie Wajeman La solitude de la grande ville »Mikael, médecin de nuit » Vincent Macaigne , est pris dans l'engrenage infernal d'un trafic de Subutex. Sous les habits du film noir, Elie Wajeman livre une radiographie de la capitale aujourd'hui. Médecin de nuit » est son troisième long-métrage. Tous ses films se déroulent à Paris, ville qu'il n'a pratiquement jamais quittée et qui ne cesse de le fasciner. Le Paris de 'Médecin de nuit' correspond plus ou moins à celui d'un vrai médecin que j'ai suivi pour écrire le scénario. Je sais que l'on croit parfois la capitale coupée de la réalité, mais dans les quartiers populaires, on retrouve bien des aspects communs au reste du pays. Je me suis concentré sur le XIIe, le XXe ou encore certains coins du XIIIe. Ce sont des endroits peu filmés où vit la petite et moyenne me suis aussi attaché à l'architecture des années 1970. Je suis fasciné par ces énormes bâtiments et toutes ces fenêtres qui brillent dans la nuit. Derrière chacune, il y a une histoire, une vie, qu'on découvre avec le médecin. Tous ces patients dressent un portrait de la solitude et de la fragilité de l'existence dans la grande ville. En suivant un médecin de nuit, on rencontre de vieux garçons célibataires, de vieilles dames seules dans leurs petits appartements. Ils appellent car ils ont très mal au ventre… mais aux pathologies se mêlent des crises d'angoisse. Je me souviens d'un étudiant en école de commerce. Son appartement reflétait le désordre qui régnait dans son esprit. Le jour, je l'imaginais afficher une bonne santé, dans un monde tourné vers la productivité. Puis la nuit réveillait la douleur qu'il avait en Macaigne dans Médecin de nuit » .© Le cercle noir/Fidelio/Guy Ferrandis Il peut sembler daté de filmer aujourd'hui quelqu'un qui traverse Paris en voiture. Je suis sensible à la pollution, j'ai des enfants. Pourtant, je suis contre la piétonnisation de Paris. Sans voiture, elle ressemblerait à toutes ces villes bourgeoises, à ces centres piétonniers éclairés par les mêmes enseignes. Pratiquement aucune ville n'échappe désormais à ce modèle immonde. Partout, on voit des façades sublimes sur des dallages atroces. Quant au nouveau Paris bobo et ses petits cafés proprets, il ne m'intéresse pas du tout. Comme Marcel Carné à l'époque des 'Tricheurs', je filme un Paris que j'aime, avec l'espoir que, s'il venait à disparaître, au moins vivrait-il encore au cinéma. » Médecin de nuit », d'Elie Wajeman, avec Vincent Macaigne, Sara Giraudeau, Pio Marmaï. 1 h 22. En DVD, éd. Diaphana. peAe.